Absolu, tome 1 : Les Mobilisés
«Le soleil timide de ce matin de mai contrastait avec les lieux lugubres qui nous faisaient face. Autour de nous, les restes d'une banlieue cimetière, et devant nous, derrière ce Mur infini, quelque chose nous attendait. La folie humaine était passée par là, une quête de pouvoir et de puissance qui avait mené une nation à sa perte et nous avait condamnés à rectifier son erreur.»
Le résumé :
Amis depuis l’enfance, Prym et Joanna ont un avenir prometteur au sein de la nation d’Erit, construite sur les ruines d’une Pologne ravagée. Leur vie bascule le jour où ils sont choisis pour être envoyés dans la Zone où rôde la Chose. Les mobilisés n’ont qu’une mission : vaincre la plus dangereuse créature jamais créée par l’Homme, ou mourir en essayant.
Dix-neuf générations ont franchi les portes de la Zone. Personne n’en est jamais ressorti.
Pour Prym et Joanna, c’est un grand honneur – un sentiment que ne
partage pas Edward, persuadé que ses talents de linguiste ne lui seront
pas utiles de l’autre côté du Mur. Leur arrivée tumultueuse dans la Zone
lui donne raison : entre guerre de territoires et phénomènes de plus en
plus étranges, la Zone est un lieu de non-droits. À l’intérieur de ces
murs, le monstre n’est peut-être pas celui qu’on croit…
«- Laissez-moi vous donner un conseil : l'enfer vous attend, et il ne sera tendre avec personne. Si vous voulez survivre, ne comptez que sur vous-même. Soyez le plus intelligent, le plus fort, le plus résistant. Soyez des soldats. Domptez vos peurs ou laissez-les vous engloutir. Domptez les autres ou laissez-les vous écraser. Domptez la Chose ou laissez-la vous anéantir.»
Ma chronique :
Les Mobilisés est le premier roman de Margot Dessenne et le premier tome de la saga de dystopie young adult Absolu. Il avait fait pas mal de bruit à sa sortie, avec notamment une grosse campagne de marketing, et les avis sont en général très bons sur ce roman, ça faisait donc quelques temps qu’il me tentait.
Le roman est un bon page-turner survivaliste, il est bourré d’action et est très rythmé. J’ai d’ailleurs été assez étonnée par la violence et la sanguinolence de certaines scènes auxquelles je ne m’attendais pas. C’est plutôt agréable et très fluide à lire, même si la plume de l’autrice manque encore de maturité et de personnalité. Ce premier tome met en scène de belles amitiés, qu’elles soient fraîches ou de longue date, et met à l'épreuve les relations humaines dans un contexte difficile. Voilà pour les points qui m’ont plu. Malheureusement, de nombreux bémols ont rendus ma lecture moins enthousiasmante que prévu.
J’ai trouvé que le world-building, en dehors de la Zone, était inexistant : on nous dit vaguement que l’humanité a merdé, qu’il y a eu des menaces de guerre entre pays (et encore, ce n’est pas très clair). Mais on ne nous explique par exemple pas comment on en est arrivé à la création d’instituts dans tout le pays (voire dans le monde ?) qui forment les jeunes pendant 10 ans en les arrachant à leur famille. Les en-têtes de chapitre donnent des informations sur le lore et l’univers mais elles arrivent souvent bien tardivement ou ne font que répéter des choses qu’on sait déjà.
Car après le fameux « ta gueule c’est magique », on a ici le « ta gueule c’est technologique » : l’autrice ne délivre aucune explication autour des technologies et outils qu’elle a inventés (les animae, boitiers pouvant prendre la forme de trois armes différentes, les currus qui servent de moyens de transport ou encore les cerebrum qui sont des puces implantées dans la tête reliant tous les porteurs). Je veux bien croire que, parfois, les explications peuvent être indigestes et lourdes mais un minium ne serait pas mal parce que là tout sort de nulle part. Dans la même lignée, la fin est assez frustrante car elle ne donne aucune explication aux mystères disséminés tout au long de l’histoire (et puis, la maîtrise de la terrible menace est délirante de facilité).
Par ailleurs, la chronologie au fil des chapitres est très floue mais ça ne m’a pas dérangée car on ressent ainsi la perte de repères temporels qui pèse au sein de la Zone. En revanche, à la fin c’est vraiment le festival avec des personnages qui parcourent des distances en quelques heures quand le même trajet prenait des jours dans les chapitres précédents.
Ma note :
«Les yeux de Joanna brillaient, mais elle ne pleurait pas. Elle ne pleurait jamais, comme la majorité d'entre nous. Les larmes étaient une faiblesse que l'Institut nous avait appris à cacher. Elle coulaient à l'intérieur, à l'abri des regards.»
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Titre : Absolu, tome 1 : Les Mobilisés
Autrice : Margot Dessenne
Éditeur : Castelmore (Big Bang)
Publication : février 2023
Prix : 20,95€
Nombre de pages : 512
ISBN : 9782362315275
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