La Cité oubliée - Hermine Lefebvre
Le résumé :
Marchant dans les pas de son père disparu, Lauro recherche la légendaire Antique Cité que tous les Venezians croient engloutie à jamais. Mais le soir où il est sur le point de s’emparer d’un anneau réputé y mener, il est devancé par Clemente, un jeune homme aux talents particuliers qui semble avoir de nombreux secrets. Tandis que des pluies inhabituelles s’abattent sur la ville, ils devront s’allier pour faire face à ceux qui tentent à tout prix de les empêcher d’atteindre la Cité oubliée.
« Et Lauro imaginait l’or et le marbre, les créatures imposantes
qui se prélassaient dans des canaux d’eau limpide et la puissance magique qui
magnifiait la ville comme un soleil perpétuel. Elle vivait sous ses paupières,
hantait ses rêves et il se réveillait souvent en ayant l’impression de l’avoir
visitée.»
Ma chronique :
J’avais eu un beau coup de cœur pour Cathédrale, précédent roman d’Hermine Lefebvre, donc évidemment que lorsque Babelio m’a proposé de recevoir son nouveau titre (à la superbe couverture), je me suis empressée de dire oui !
La Cité oublié est un one-shot à destination d’un public ado/young adult qui plonge le lecteur à la découverte d’une Venise de fantasy, Venezia, où la magie est présente. L’intrigue s’articule autour de la quête d’une Antique Cité, l’ancienne Venezia, qui a disparu et a été engloutie selon la légende à cause de la démesure et de la soif de pouvoirs des humains. Mais Lauro, jeune voleur de son état, a hérité de la passion de son défunt père, et souhaite de tout cœur retrouver l’entrée de cette Cité légendaire. Ce qui semble aussi être le cas d’autres personnes aux intentions moins bonnes…
Venezia est un environnement qui prête à rêver : on y retrouve bien sûr la culture italienne sous diverses formes mais aussi les îles et canaux de notre Venise empreinte de steampunk et de magie. J’ai pris plaisir à arpenter cette ville pleine de vie et d’eau aux côtés de Lauro et à découvrir des bâtiments et endroits finement et superbement décorés. Le roman fait la part belle à l’action avec une course-poursuite effrénée d’une semaine qui rythme bien les chapitres. Le développement de l’intrigue est certes parfois convenu et prévisible mais ça reste agréable à lire. En revanche, j’ai trouvé les descriptions de certaines scènes d’action et de combat un peu brouillonnes et difficiles à suivre.
Les trois protagonistes qu’on va suivre au cours de cette quête sont Lauro, Fiore et Clemente. L’autrice parvient à les rendre particulièrement attachants et touchants avec des traits de personnalité bien distincts et des caractéristiques qui les rendent réalistes et auxquels le lecteur peut s’identifier. Clemente est sujet à des crises d’angoisse, Lauro est porteur d’une prothèse de bras et a des troubles de l’attention et Fiore est non-binaire. J’ai apprécié trouver ces éléments inclusifs dans le récit car on les voit peu en général. En revanche, je suis plus mitigée quant au manque d’évolution et de profondeur des personnages qui sont notamment très prévisibles dans leurs actions. Et Fiore avait tout pour être mon personnage préféré, malheureusement ille est très en retrait par rapport aux deux autres et intervient très peu (presque seulement pour canaliser le vif et spontané Lauro avec son calme et sa maturité)
Dans La Cité oubliée, certaines personnes sont en mesure d’utiliser la magie sous différentes formes intéressantes : la verrerie, la vapeur et les sigils. Il existe également une mystérieuse forme de magie plus ancienne et plus puissante rattachée à l’Antique Cité et aux êtres qui l’habitaient. J’ai trouvé que les systèmes de magie n’étaient pas assez développés et expliqués. On sait quelques éléments sur les sigils, qui m'ont bien plu, car Clemente est lui-même un sigillaire et sait en dessiner pour plier l’environnement et la matière à sa volonté. Mais tout ce qui relève des verreux et des vaporistes n’est que survolé et j’ai trouvé ça dommage, j’aurais tellement aimé en savoir plus. J’ai également trouvé les motivations et buts des antagonistes difficiles à bien saisir (ou c’est moi qui étais à côté de la plaque ?)
La Cité oubliée fut donc une lecture immersive qui
propose une aventure mouvementée pleine de mystères, d’amitié et de magie dans un beau cadre et avec une plume élégante. Mais pour moi, ce roman souffre de manques d’approfondissement, de clarté et d’ambition sur certains
points (intrigue, personnages, systèmes de magie, univers)
Ma note :
« - Il y a monstre et monstre, dit Lauro. Il y a ceux qui commettent des actes odieux, comme ceux qui t’ont forcé à agir contre ta volonté et utilisé, et il y a ceux qu’on appelle ainsi seulement parce qu’ils sont différents, parce qu’on ne le comprend pas et que c’est plus simple de les déshumaniser pour les mettre à l’écart. Je comprends ton envie d’être comme tout le monde, mais ce pouvoir existe et tu dois vivre avec. Il y aura toujours des gens qui, une fois au courant, quoi que tu fasses, te verront comme quelqu’un qui n’a pas sa place dans leur monde, mais tu n’as pas besoin d’eux pour décider qui tu es.»
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Merci à Babelio et à Scrineo pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse critique ! (partenariat non rémunéré)
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