L'étrange garçon qui vivait sous les toits - Charlotte Bousquet, Christine Féret-Fleury, Fabien Fernandez

 

«- Ce métier a exigé beaucoup de moi, tu vois ! Mais il m'a offert en échange le plus beau des cadeaux.
- Quoi ?
- La liberté d'être qui je voulais vraiment.
»


Le résumé :

 Un jeune garçon caché par sa famille en 1942, une ado confinée en 2020 : le récit poignant d'une rencontre qui défie le temps.
Lorsque son père médecin l'envoie chez Arlette, une ancienne infirmière de 93 ans à l'internet vacillant, Nina est persuadée qu'elle va vivre le pire des confinements. Mais bientôt, alors qu'elle fouille dans la cave pour tromper son ennui, la jeune fille découvre dans une malle la photo jaunie d'un garçon... qu'elle a déjà croisé dans l'escalier.Ce portrait replonge Arlette dans un douloureux passé, celui de la guerre, d'un amour interdit et d'une blessure jamais refermée. Nina a-t-elle vraiment pu rencontrer Natan, cet adolescent juif qui a vécu caché dans l'immeuble pendant la Seconde Guerre mondiale ? Sauront-ils tous les deux dénouer les fils des sombres événements qui se sont déroulés 78 ans plus tôt ? 

 

«- Vous êtes en vie. Alors dites-vous qu'il n'est jamais trop tard pour avoir le cœur qui bat plus fort.»

 

Ma chronique :

 L'étrange garçon qui vivait sous les toits est un court roman qui ne paye pas de mine, et pourtant ! Dans ce roman écrit à six mains, les chapitres s'enchaînent avec toujours le même schéma de personnages : Nina, Arlette, Natan. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre au début de l'histoire qui oscille entre contemporain et historique, les premiers chapitres m'ont d'ailleurs laissé de marbre. Mais mon intérêt a été largement suscité au bout de quelques chapitres, lorsque le surnaturel fait irruption dans la réalité. L'histoire prend alors une tournure surprenante et franchement addictive. 

Le personnage d'Arlette est attachant, autant en tant que vieille femme que lorsqu'on la voit dans ses jeunes années. Elle est drôle, forte tête, elle n'a pas la langue dans sa poche : c'est le passé et la dureté de la vie à laquelle elle a été confrontée durant son adolescence qui ont forgé son caractère. Sa relation avec Nina est très touchante et évolue doucement, elles apprennent petit à petit à vivre ensemble et à "s'apprivoiser". Toutefois, c'est le personnage de Nina que j'ai le moins apprécié car je l'ai trouvé parfois agaçante et beaucoup moins intéressante que les deux autres. Natan quant à lui suscite empathie et attachement aussi bien du point de vue de sa situation que de ses questionnements et de sa personnalité. 

Ce roman permet aux autrices et à l'auteur d'aborder la question de la tolérance de façon globale. Ils abordent en effet des thématiques diverses tels que l'homosexualité dans les années 40, la vieillesse à notre époque, les juifs pendant l'occupation allemande. Un parallèle est fait entre le confinement de 2020 et les juifs obligés de se cacher pendant la Seconde guerre mondiale en mettant en exergue les climats de méfiance et de peur ainsi que le comportement méprisable de certains individus qui n'hésitent pas à dénoncer autrui.

J'ai beaucoup aimé ce petit roman qui se dévore en très peu de temps grâce à une écriture fluide et une intrigue captivante. Certains passages et dialogues apportent une touche d'humour et de fraîcheur bienvenue dans ce contexte de fond pesant qu'est la rafle du Vél d'Hiv. Ce fut un très jolie découverte qui a su me surprendre et dont la fin m'a énormément ému.

Roman reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique Jeunesse de Babelio

Titre : L'étrange garçon qui vivait sous les toits
Auteurs : Charlotte Bousquet, Christine Ferêt-Fleury, Fabien Fernandez
Éditeur : Slalom
Publication : mai 2021
Prix : 15,95€
Nombre de pages : 144

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