Scholomance, leçon n°1 : Education Meurtrière - Naomi Novik

 «On s'attend toujours au pire me concernant, jamais au meilleur.»

 

Le résumé :

Bienvenue à la Scholomance, une école pour les surdoués de la magie où l’échec signifie la mort... au sens propre. Dans cet établissement, il n’y a pas de professeurs, pas de vacances et pas d’amitiés, sauf celles qui sont stratégiques.
El Higgins est particulièrement bien préparée pour sa première année. Elle n’a peut-être pas d’alliés, mais elle possède un pouvoir assez puissant pour raser des montagnes. Elle semble donc de taille à affronter cette scolarité hors normes. Le problème ? Sa magie pourrait aussi tuer tous les autres élèves.

 

«Je ne suis pas bête, je sais que c'est dangereux : je suis sur le point d'invoquer quelque chose. Après tout, c'est à cela que se résume la magie : on commence avec une intention claire, la destination ; on rassemble l'énergie nécessaire ; on balance le pouvoir en lui donnant des indications aussi précises que possible, que ce soit par la parole ou par le biais d'une substance visqueuse ou métallique. Plus les indications sont claires, plus la route est bien définie, puis il est facile d'envoyer le pouvoir où tu le désires ; c'est pour ça que la plupart des sorciers sont incapables d'inventer leurs propres formules et recettes.»


Ma chronique :

Éducation meurtrière est le premier roman de Naomi Novik que je lis. J’attendais sa sortie en VF avec impatience mais je ne vous cache pas que j’ai été déstabilisée par ce roman. Le début est en effet complexe et balance le lecteur dans l’univers de la Scholomance en plein cœur de l’action avec très peu d’explications et des informations difficiles à comprendre de prime abord.

Mais ce qui m’a le plus dérangée c’est le style qui est très particulier. J’ai trouvé l’écriture lourde, peu naturelle et froide. Je ne sais pas si le problème vient directement de la plume de l’autrice ou de la traduction mais certaines phrases m’ont paru bancales et brouillonnes, rendant des passages nébuleux et peu compréhensibles. L’utilisation de la deuxième personne du singulier pour s’adresser au lecteur m’a donné un sentiment d’étrangeté. Je me suis plus ou moins habituée au style au bout de 70-80 pages où j’ai enfin réussi à mieux comprendre et appréhender l’univers.

Les alliances, échanges de bons procédés et autres stratégies pour survivre au sein de cette école sans adulte où des démons de toutes sortes se cachent à chaque recoin sont au cœur de ce roman. J’ai beaucoup aimé ces aspects mais l’intrigue souffre malheureusement de pas mal d’incohérences et d’éléments qui ne tiennent pas la route. C’est dommage parce qu’il y a un bon potentiel dans cette histoire sombre où le danger est partout.

 L’école suscite la curiosité car elle apparaît comme un personnage à part entière, à la fois magique, vivante, taquine et dangereuse. L’atmosphère poisseuse, sombre et létale qui y règne est parfaitement retranscrite. Le système de magie aurait gagné à être plus précisé mais j’ai trouvé original (et parfois cocasse) les différentes façons qu’ont les élèves de générer leur magie.

L’univers est intéressant et très riche avec de nombreux éléments à retenir : le mana, le malia, les maléficarias, les maléficiens, le néant et les sorts. Néanmoins, on se perd souvent dans des détails superflus avec des parenthèses à rallonge qui nous mènent on ne sait trop où. El, la narratrice, a une forte tendance à s’épancher longuement dans un flot de paroles continu.

 Parlons d’El justement. El est un personnage difficile à apprécier et à supporter. Elle est agressive, à un sale caractère et passe son temps à mal parler aux gens. Dans une école où l’entraide est primordiale et la solitude synonyme de mort, son comportement est agaçant au plus haut point. Heureusement, El se dévoile plus dans le dernier tiers, elle a finalement un grand cœur et est seule et exclue malgré elle. Mais son attitude sans cesse agressive et sur la défensive reste incompréhensible à de nombreuses reprises. Je ne me suis pas attachée à ce personnage principal qui pourra néanmoins plaire à d’autres de par sa singularité. En revanche j’ai aimé sa relation dynamique et pleine d’humour avec Orion ainsi que sa relation attachante avec deux autres personnages féminins de l’école.

Malgré un début complexe où je me suis vraiment demandé si j’allais pouvoir aller jusqu’au bout de la lecture, Éducation meurtrière fut en fin de compte une lecture sympathique. Il y a de nombreux défauts et la protagoniste ne m’a pas séduite mais je me suis prise au jeu. L’ambiance est bien travaillée et j’ai envie de lire la suite pour en apprendre plus sur la Scholomance et découvrir les obstacles qui vont se dresser sur la route des étudiants.

Titre : Scholomance, leçon n°1: Éducation meurtrière (titre VO : A Deadly Education)
Autrice : Naomi Novik
Éditeur : Pygmalion
Publication : janvier 2022
Prix : 21,90€
Nombre de pages : 320

Commentaires