L'Épée, la famine et la peste, tome 1 - Aurélie Wellenstein #PLIB2023

«On ne plaisantait pas avec les toiles. Le phénomène était apparu quarante années auparavant, et il continuait de s’aggraver. On racontait que des villages entiers avaient été retrouvés emmaillotés dans des cocons : les toiles les avaient enveloppés en l’espace d’une seule nuit.»

 

Le résumé :

Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall s’enfonce dans un âge sombre : les monstres pullulent, des villages entiers disparaissent dans les toiles d’araignées, et les tarentas tissent dans l’esprit des hommes, les condamnant à s’étioler dans la mélancolie et les idées noires.

Trois êtres brisés deviennent la cible d’une population aux abois.

Un garçon possédé par l’esprit d’un loup, une jeune fille soupçonnée d’avoir les pouvoirs d’une araignée, un ancien soldat qui a tout perdu, persuadé que son
fils vit dans l’œil d’un cerf…
Pourchassés par le chef de l’Inquisition et son archère, ils vont devoir s’allier pour survivre. Mais sont-ils des bouc-émissaires ou, au contraire, trois redoutables
fléaux qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant ?

 

«Au-delà des légendes, il avait également eu l'occasion de rencontrer des victimes des araignées. Les personnes ne mouraient pas, mais c'était tout comme... Les araignées tissaient leurs fils à leur âme et très vite, les pensées s'enlisaient dans une mélancolie lourde et molle. Accablés par un découragement croissant, les contaminés abandonnaient progressivement tout espoir et toute foi en l'existence.»


Ma chronique :

L’Épée, la famine et la peste est le premier tome d’une duologie écrite par Aurélie Wellenstein, autrice dont j’apprécie beaucoup le travail. Mais si d’habitude ses univers, thématiques et personnages me séduisent, je suis plus mitigée pour ce roman. L’écriture d’Aurélie Wellenstein est toujours fluide et agréable à lire mais j’ai l’impression qu’il a manqué un petit quelque chose qui lui soit propre pour vraiment m’emporter.

L’Épée, la famine et la peste est une dark fantasy d’inspiration médiévale qui traite notamment de la ruine d’un royaume, de chasses aux sorcières et d’inquisition. Si les premiers chapitres sont intrigants avec une bonne immersion et une ambiance oppressante pleine de noirceur, j’ai été assez déçue par l’univers. Il est sombre et intéressant mais il manque de détails et d’approfondissement, il m’a paru être seulement esquissé et survolé.

J’ai parfois eu du mal à cerner où l’autrice voulait nous emmener d’un point de vue du lore et de la magie : entre les araignées, les tarentas, les loups-garous, le cerf, les Maudits, les Miracles, les religions, les étranges rêves et cauchemars des personnages… Ça fait beaucoup d’éléments qui m’ont parfois semblé brouillons et certains sujets ne sont du coup pas très développés.

En revanche, et comme toujours, Aurélie Wellenstein crée des personnages complexes à la psychologie travaillée. On suit trois personnages qui sont loin des clichés des héros ou des personnages que l’on croise habituellement en fantasy. Sulyvahn, Cillian et Erin sont très différents mais leur chemin vont se croiser par le plus grand des hasards et ils vont devoir faire coïncider leurs objectifs malgré leurs différends.

J’ai particulièrement apprécié Erin qui est attachante, j’aurais aimé que Cillian s’impose plus tandis que j’ai eu du mal avec Sulyvahn que j’ai trouvé trop violent, obsessionnel et antipathique. À voir ce que le second tome nous propose comme évolution de ces personnages et de leur relation. Ils ont en tout cas en commun d’être des personnages brisés, traumatisés et hantés, en fuite car la tête est mise à prix.

Les quêtes, individuelles puis communes, des trois protagonistes avancent doucement avec parfois des longueurs même si on a le droit à quelques scènes de combats (violentes et plutôt gores) et de courses poursuites haletantes. En revanche, le souci que j’ai eu avec ces scènes, c’est leur relative invraisemblance : à plusieurs reprises les personnages s’en sortent bien trop facilement face à des hommes armés et entraînés.

L’Épée, la famine et la peste est un roman que j’attendais beaucoup mais qui n’aura malheureusement pas eu l’effet escompté. Aurélie Wellenstein reprend ses sujets de prédilection et ça passe ou ça casse ! Si les personnages sont bien construits, je regrette une intrigue et un univers un peu lisses.

Ma note :


«Et sur tous ceux qui se dresseront devant moi, je lèverai l'épée, la famine et la peste.»

Ce roman fait partie des 25 sélectionnés pour le PLIB 2023 catégorie adulte.

Titre : L’Épée, la famine et la peste, tome 1
Autrice : Aurélie Wellenstein
Editeur : Scrineo
Publication : septembre 2022
Prix : 21€
Nombre de pages : 397
#ISBN9782381671321

Commentaires