Les Royaumes Immobiles, tome 1 : La Princesse sans Visage - Ariel Holzl #PLIB2023

 «Je croyais que ma bibliothèque contenait tout le savoir du monde. Mais il ne s'agissait que d'une note de bas de page dans l'histoire des royaumes.»

 

Le résumé :

Dans les Royaumes Immobiles, l’existence est contrôlée par quatre monarques. Sans eux, la réalité serait réduite à un flot d’énergie magique et chaotique. Or le trône d'Automne, vacant depuis trop longtemps, menace cet équilibre : il faut lancer un nouveau sacre. Sept jeunes femmes peuvent y prétendre. La compétition sera sans pitié. Ivy est candidate malgré elle. À 18 ans elle a passé toute son existence cachée derrière les murs de son manoir et les parois de son masque.
Elle est une « Belle-à-mourir » : quiconque voit son visage est pris de folie meurtrière ou suicidaire. Propulsée dans le monde des Sidhes, la noblesse des feys, au cœur de manigances qui la dépassent, elle va devoir puiser dans ses ressources pour survivre. Un chemin qui la mènera bien plus loin qu’elle ne l’aurait imaginé…


«Au jeu de la diplomatie, une reine a toujours un coup d'avance. Elle doit connaître ce que trament ses ennemis et ce que dissimulent ses alliés. Les secrets appellent les secrets. Ils seront votre monnaie d'échange, vos meilleurs ambassadeurs. Plus d'une guerre a été évitée autour d'un bon thé.»

 

Ma chronique :

L’intrigue de ce premier tome des Royaumes Immobiles est classique : Ivy est une orpheline qui ne sait pas grand-chose de la vie et du monde qui l’entoure. Mais un jour, sa vie va être chamboulée et elle va se retrouver propulsée dans les hautes sphères de la société fey. Ivy est en effet prétendante malgré elle au trône vacant de l’Automne de par sa filiation. Avec six autres jeunes femmes, elles vont s’affronter au cours d’épreuves afin de savoir laquelle d’entre elles est la plus à même de devenir souveraine.

Ce premier tome intitulé La Princesse sans visage pose les bases de l’univers. Le lecteur découvre le monde des feys à travers le regard d’Ivy qui a vécu toute son enfance à l’écart, enfermée et seule sans contact avec l’extérieur. Pour l’accompagner dans sa survie, elle disposait d’une bibliothèque remplie de livres qui lui permettaient d’en apprendre plus sur les Royaumes Immobiles et divers domaines mais la théorie ne fait pas tout. Ivy est donc une jeune femme naïve qui a tout à découvrir et qui va s’affirmer au contact de la réalité. J'ai apprécié ce personnage qui, même si elle paraît un peu fade au début, s'éloigne des clichés,  évolue au fil du roman et génère de l'empathie. Ce qui fait d'Ivy un personnage original et mystérieux c’est sa malédiction de « Belle-à-mourir » : elle doit porter un masque en continu car son visage fait basculer ceux qui le voit dans une folie suicidaire.

L’univers créé par l’auteur est riche avec un folklore et un bestiaire complets aux nombreuses créatures et magies. Le memento à la fin du roman est très utile pour s’y retrouver et visualiser chaque race fey avec ses spécificités. Il y a notamment une distinction de classe qui est faite entre les différentes feys, les « nobles » Sidhes d’un côté et le « bas peuple » des Boglings de l’autre. Cette différenciation se retrouve jusque dans la magie, appelée l’Art, qui va être utilisée pour influencer et modeler soit la matière, soit l’esprit, avec plus ou moins d’impact selon la personne qui la manie. J’ai aussi beaucoup aimé cet univers divisé en quatre parties qui font échos aux saisons. Les décors sont travaillés et immersifs.

Cet univers paraît féérique au premier abord mais plus on suit Ivy dans ses épreuves et dans son quotidien au sein des différents royaumes, plus on se rend compte de la violence, de la cruauté et de la noirceur sous-jacentes. Je n’ai pas plus que ça accroché à la plume qui est très simple avec énormément de phrases courtes qui cassent le rythme et rendent la lecture saccadée à mon sens. En revanche, les dernières pages apportent leur lot de retournements de situation et donnent très envie de lire la suite !

Le roman se lit très vite et les actions se succèdent rapidement. Mais je reproche un manque de développement général : les personnages sont assez plats et manquent d’approfondissement, certains passent en coup de vent sans qu’on s’y attache vraiment. Il y a certes des complots, des trahisons et des manipulations mais tout se résout un peu trop facilement et manque d’enjeu pour que je me sente réellement investie dans la lecture.

La Princesse sans visage est donc un premier tome dans lequel on ne s’ennuie pas, on y découvre avec plaisir un univers à la fois merveilleux et cruel. L’auteur amorce une réflexion intéressante sur les différentes castes sociales qui sera probablement développée dans la suite. J’espère que les personnages seront eux aussi approfondis car pour le moment ils manquent de profondeur.

 

«- L’Histoire n’est inutile que pour ceux qu’elle contredit, riposte Ivy.»

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Ce roman fait partie des 25 sélectionnés pour le PLIB 2023 catégorie jeunesse/young adult.

Titre : Les Royaumes Immobiles, tome 1 : La Princesse sans Visage
Auteur : Ariel Holzl
Editeur : Slalom
Publication : mai 2022
Prix : 16,95€
Nombre de pages : 400
#ISBN9782375543610

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