L'Arpenteuse de rêves - Estelle Faye #plib2022

«Je ne suis pas une héroïne. Dans les mythes, dans les légendes, les héros se battent pour sauver le monde. Je n'ai jamais eu autant d'ambition. Je veux protéger ma famille. C'est pour ça que je vais me rendre dans la ville haute.»

 

Le résumé :

Myri est une Arpenteuse, elle a le pouvoir de s’immiscer dans les rêves des autres. Ce pouvoir est aussi une malédiction qui a causé la mort de sa jeune sœur, quelques années auparavant. Depuis, Myri se tient à l’écart des rêves grâce à la nerfolia, une plante interdite.
Mais dans le royaume de Claren, quand on est une habitante de la ville basse, on n’échappe pas facilement à son destin. Une pollution inquiétante se répand autour des ateliers, le long du fleuve. Elle coïncide avec l’apparition d’étranges fantômes qui s’introduisent dans les rêves et les transforment en cauchemars. Alors, quand le petit Miracle est à son tour frappé par le Mal des fantômes, Myri n’a pas d’autre choix que de redevenir une Arpenteuse.

 

«Chez les Enfants de Poussière, notre deuxième nom est notre nom secret, connu le plus souvent de nos proches et d'eux seuls. Il ne doit surtout pas être utilisé à la légère. Il représente ce que nous pouvons devenir, ce que nous avons la capacité d'être, si nous accomplissons pleinement notre destin.»

 

Ma chronique :

L’Arpenteuse de rêves est un roman de fantasy jeunesse aux allures de récit initiatique et de fable écologique parsemé de détails qui ne sont pas sans rappeler les contes de fées. Car si nous sommes dès les premiers chapitres plongés dans l’ambiance onirique et en apparence merveilleuse de cet univers, on se rend vite compte que cette ambiance côtoie une réalité dure et dangereuse. En effet, de nombreuses menaces et tragédies planent sur la ville de Claren (les fantômes, la pollution) mais aussi sur notre héroïne (le décès de sa sœur, sa nécessité de se cacher du gang des Silures et de l’Académie des Arpenteurs).

L’univers est original, le pouvoir des Arpenteurs de rêves est d’emblée très intriguant et mystérieux, j’avais envie d’en apprendre plus dès le début. Ce roman ne manque pas de charme et se lit bien grâce à une belle plume, toute en délicatesse. L’autrice va à l’essentiel et ne se perd pas dans des détails superflus. Il y a beaucoup de rebondissements qui rythment le récit. C’est une force mais certains événements s’enchaînent un peu trop vite. J’aurais aimé me poser un peu plus car toute cette action est parfois au détriment de l’émotion.

J’ai adoré le personnage de Myri, c’est une héroïne attachante, courageuse et forte. Elle est prête à tout, quitte à se battre et se mettre en danger, pour protéger les siens, sa famille. Avec son caractère bien trempé, elle est également animée par des valeurs morales et sa soif de justice sociale. Sa différence fait sa force et la jeune femme inspire la confiance, l’amitié et l’amour à ceux qui l’entourent. J’ai beaucoup aimé la suivre dans sa quête de justicière mais aussi de chevalière aux côtés d’autres personnages que j’ai également beaucoup aimé (je pense à Lélio et à Colombe mais aussi à Riog le triton que j’aurais aimé voir plus). Les autres personnages sont introduits en même temps et un peu trop rapidement, ils sont plus oubliables et manquent de consistance à mon goût.

Le roman, et on s’en rend vite compte au fil de la lecture, a pour vocation de porter un message écologique et fait écho à notre actualité environnementale. Il y est question de la pollution causée par les plus hautes classes de la société qui menace la planète, l’écosystème mais aussi les humains à terme. D’autres thématiques telles que l’injustice sociale, la lutte des classes, l’élitisme, l’intolérance ou encore la place des femmes viennent enrichir l’histoire. Via ses personnages, l’autrice souligne également l’importance de s’accepter comme on est, peu importe le regard et le jugement des autres, même si cela peut nécessiter un travail sur soi.

Je n’aurais pas dit non à plus d’explications sur le folklore et sur le pouvoir des Arpenteurs qu’on voit finalement peu à l’œuvre. La fin était également expédiée trop rapidement à mon goût. Mais dans l’ensemble L’Arpenteuse de rêves fut une très bonne lecture même s’il manquait un petit quelque chose pour que je l’adore vraiment. Mention spéciale pour la couverture qui est sublime et retranscrit à la perfection l’ambiance du roman !

 

«Où que j'aille, je sais que j'emmènerai un peu de Claren avec moi. C'est ici que je suis née, ou pas loin en tout cas. C'est ici que j'ai grandi surtout, que j'ai découvert mon lien si particulier avec les rêves. C'est ici que Lissem est morte, ici que j'ai perdu ma première famille. Les ruelles au bord du fleuve seront toujours hantées par sa présence. Il existe d'autres fantômes que ceux que l'on peut voir.»

Ce roman fait partie des 25 sélectionnés pour le PLIB 2022.

Titre : L'Arpenteuse de rêves
Autrice : Estelle Faye
Éditeur : Rageot
Publication : octobre 2021
Prix : 16,90€
Nombre de pages : 352
#ISBN9782700276565

Commentaires

  1. C'est vrai que la fin peut être un peu frustrante et certaines choses vont vite, mais je suppose que le côté jeunesse du roman oblige à privilégier le rythme ;)

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    1. C'est souvent le cas avec les romans jeunesse c'est vrai, on s'habituerais presque !

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