L'Empire d'Ecume, tome 2 : L'impératrice aux éclats d'os - Andrea Stewart

Ma chronique du tome 1 

 

Le résumé :

L’empereur est mort. Vive l’impératrice !

Lin Sukai occupe enfin le trône qu’elle a conquis au prix d’immenses sacrifices, mais la lutte ne fait que commencer. Son peuple se méfie d’elle. Ses alliances politiques sont fragiles. Et, au nord-est de l’empire, une armée de concepts rebelles fait des ravages, sous les ordres d’une femme mystérieuse qui compte s’emparer du trône.

Pourtant ce n’est pas le pire des dangers : les Alanga, ces êtres terrifiants dont parlent les légendes, sont de retour dans les îles de l’empire. Et il s’avère que les légendes ne disaient pas tout, loin de là…

 

«J'avais oublié la joie que j'éprouvais à me consacrer à cette tâche et à trouver une solution comme on assemble les pièces d'un puzzle. J'y voyais une logique et une simplicité qui manquaient à la politique. Je ne pourrais jamais satisfaire tous mes sujets, quels que soient mes efforts. Là, en revanche, j'avais soumis ce problème à ma volonté. Je comprenais un peu mieux pourquoi mon père s'était enfermé avec ses expériences, laissant à ses concepts le soin de gouverner l'empire. Les gens étaient compliqués, inconstants, déloyaux. Il mentaient et trahissaient.
Les concepts exécutaient des ordres, et s'ils commettaient une faute, on ne pouvait s'en prendre qu'à soi.
»

 

Ma chronique :

 Dans L’impératrice aux éclats d’os, second tome de la saga L’Empire d’Écume de Andrea Stewart, on retrouve avec plaisir tous les personnages du tome précédent : Lin, devenue impératrice, Jovis, devenu capitaine de la garde impériale, Phalue, devenue gouverneure de son île, aux côtés de sa compagne Ranami et Nisong à la tête d’une armée de concepts. Ainsi que les adorables (plus si petites) bêbêtes Mephi et Thrana.

L’intrigue gagne en complexité et s’intéresse plus à des questions politiques et stratégiques. Lin part en croisade auprès des différents gouverneur.e.s des îles pour gagner leur confiance et leur respect, créer des alliances et montrer qu’elle vaut mieux que le précédent empereur, son père. Le début du règne de Lin est marqué par le changement et les concessions : elle arrête le rituel du tribut des os qui était prélevés sur les habitants, elle détruit tous les concepts de son père et promet de ne plus utiliser la magie d’os. Mais son règne est menacé de bien des façons...

La problématique des Alanga, ces êtres anciens qui avaient failli causer la chute de l’Empire et avaient été détruits, prend une toute autre tournure dans ce second tome. En effet, dans La Fille aux éclats d’os ils n’étaient qu’une vague menace mystérieuse mentionnée mais ici ils sont au cœur de l’intrigue : Lin et Jovis s’interrogent sur leur possible affiliation car ils sont dotés de pouvoirs magiques et on a la présence d’artefacts et d’un journal appartenants au Alanga qui permettent d’en apprendre plus sur leur passé et leurs caractéristiques.

Les personnages qui étaient plus mis de côté dans le tome 1 (Phalue, Ranami et Nisong) gagnent ici en développement et en nuances, on en apprend plus sur leur passé, leur psychologie et leurs sentiments. Je les ai donc trouvés bien plus intéressantes et attachantes cette fois-ci. La relation ambivalente qui se tisse entre Lin et Jovis m’a beaucoup plu et on ne peut qu’être attendri par le lien puissant qui les lie respectivement à Thrana et Mephi. En revanche, je ne saisis toujours pas l’intérêt de deux narrations différentes selon les personnages (première personne du singulier pour Jovis et Lin, troisième personne du singulier pour les autres narratrices) qui me perturbent à la lecture.

Je disais dans la conclusion de ma chronique du tome 1 que j’espérais que la suite serait plus dynamique. Malheureusement mon vœu n’a pas été exaucé car j’ai trouvé le rythme encore une fois lent. Il y a certes quelques scènes d’action et une bataille finale épique mais le reste m’a paru très longuet et a parfois échoué à susciter mon intérêt. Certains passages sont répétitifs, il s’y passe peu de choses et j’ai trouvé que l’intrigue avançait difficilement. C’est dommage, d’autant plus que le roman est tout de même un beau pavé de 730 pages.

À part ces longueurs, l’intrigue qui oppose l’Empire, les sans-éclat et l’armée de concepts est assez prenante. Il y a certes quelques facilités scénaristiques mais l’ensemble est bien construit et propose de bonnes révélations. L’univers est riche et l’autrice a cette fois travaillé sur la toponymie ce qui n’est pas pour me déplaire. Le système de la magie d’os est toujours aussi fascinant et glauque et j’ai adoré voir ses différentes utilisations au cours du roman.

L’impératrice aux éclats d’os est donc un second tome dans la lignée de son prédécesseur. S’il gomme quelques défauts du tome 1 qui m’avaient dérangée (manque de développement de certains personnages, manque de créativité par moments), je suis toujours aussi déçue par le rythme lent de l’histoire. Je lirai tout de même avec plaisir la suite car la magie, l’univers et les personnages me plaisent et certains mystères ne demandent qu’à être éclaircis.

 

«Je me voyais mal leur ordonner, à lui et à ses soldats, de me laisser tranquille sans leur fournir une bonne raison. Mon père avait la réputation d'être excentrique, acariâtre et solitaire. Comment aurais-je pu donner cet ordre sans laisser la même impression ?
L'impératrice était au service de ses sujets.
»

 

Titre : L'Empire d'écume, tome 2 : L'impératrice aux éclats d'os (titre VO : The Bone Shard Emperor)
Autrice : Andrea Stewart
Editeur : Castelmore (Big Bang)
Publication : mars 2022
Prix : 16,90€
Nombre de pages : 672

Commentaires